LUIS DE CAMOES

LUIS DE CAMOES

Le 10 juin marque la célébration nationale en l’honneur du poète Luis de Camões, dont la date de naissance précise demeure inconnue, bien que l’on estime qu’il est né en 1525. Issu de la noblesse, Camões fut affilié à la cour du roi João III. Éduqué dans un monastère, il se plongea dans l’étude de l’histoire, la géographie et la littérature avant de poursuivre des études en théologie à l’université de Coïmbra. Toutefois, n’étant pas enclin à la vocation religieuse, il se tourna vers la philosophie. Sa vie fut riche en péripéties : ses poésies lui attirèrent les faveurs des dames, mais son comportement turbulent, ses duels et les troubles qu’il engendrait lui coûtèrent un œil, plusieurs séjours en prison et même un exil hors du Portugal.

Son aventure le mena en Inde, à Goa, Macao et au Mozambique, où il séjourna durant plusieurs années. En 1498, Vasco da Gama avait ouvert la voie maritime vers l’Inde, et Camões, suivant ses pas, immortalisa ces voyages dans son œuvre épique, « Os Lusíadas ». Ce livre, souvent comparé aux épopées d’Homère, se présente comme une encyclopédie poétique célébrant:

  • l’océan et les exploits humains,
  • l’histoire du Portugal,
  • les connaissances géographiques du XVIe siècle,
  • la cartographie, la botanique, la médecine, l’ethnologie,
  • tout en osant contredire certains personnages bibliques et explorant la mythologie païenne ainsi que les thèmes de l’amour.

À son retour au Portugal, Camões présenta son œuvre au roi João III, et bien que transcrit à la main par des moines dans les monastères, son travail ne connut pas l’appréciation escomptée auprès du successeur du trône, le roi Sebastião, ce qui plongea Camões dans la pauvreté.

Camões rendit son dernier souffle le 10 juin 1580, victime de la peste. Son corps fut inhumé dans une fosse commune, perdue lors du séisme de 1755. Bien que divers récits circulent à ce propos, un cénotaphe fut érigé en son honneur au XIXe siècle dans l’église des Jerónimos, face à la tombe de Vasco da Gama. La figure de Camões reste aisément identifiable grâce à son cache-œil emblématique.

L’art de l’imprimerie, introduit près d’un siècle plus tard, permit à l’imprimeur flamand Paul Craesbeeck d’obtenir, en 1644 sous le règne de João IV, les droits exclusifs de publication de l’œuvre pour cinq ans. Aujourd’hui encore, les lycéens portugais de 16 et 17 ans étudient des extraits de « Os Lusíadas ». Ceux capables de le lire en portugais moderne y trouvent souvent de l’humour, notamment lorsque les dieux, du haut de leurs nuages, débattent du destin des navigateurs portugais et de leurs expéditions. Au commencement, ils offrent leur soutien, mais face à la crainte de voir les Portugais rivaliser en puissance, ils provoquent un naufrage. C’est alors que Vasco da Gama, implorant le ciel, reçoit l’aide de Vénus, rendant le voyage prospère, et les marins sont finalement récompensés par un séjour idyllique sur l’île de l’amour lors du voyage retour.

Le poète portugais est souvent comparé à des figures littéraires de renom telles que Shakespeare, Milton, Vondel, Homer, Virgil et Dante, témoignant de son maîtrise de la poésie et de son influence considérable dans le monde littéraire​4​.

Son héritage perdure, avec ses œuvres étudiées et respectées, non seulement au Portugal, mais aussi dans les pays lusophones et au-delà, faisant de lui un trésor national et un symbole de l’identité culturelle portugaise. Le 10 juin, jour présumé de sa mort, est célébré au Portugal comme la Journée nationale, en honneur de Luis de Camões et de son œuvre qui continue d’inspirer la nation.

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